Pour qui un Saarloos?
La décision d'accueillir un chien dans un foyer devrait toujours être longuement et mûrement réfléchie, et le passage à l'acte ne se faire qu'après s'être bien assuré que les conditions minimales requises sont remplies.
Ce n'est malheureusement pas toujours le cas, pour preuve le nombre de chiens et de chats qui remplissent les boxes des SPA et des refuges.
Les chiens-loups n'échappent pas à cette règle, et trop nombreux sont les tchèques, les saarloos, ou les croisés qui reviennent chez leur éleveur (dans le meilleur des cas), qui sont pris en charge par une association spécialisée, ou qui vont grossir le nombre des chiens euthanasiés par la SPA car inadoptables (trop craintifs).
En tant qu'éleveurs de saarloos,il est de notre responsabilité de sélectionner les familles qui désirent acquérir un chiot chez nous. L'idée est d'essayer de satisfaire au mieux les demandes qui nous sont faites, en assurant le bien être de l'animal. Pour ce faire, nous vérifions, avant d'accepter toute vente, que certains critères sont remplis par les futurs acheteurs.
Parmi ces critères, certains sont obligatoires, d'autres très conseillés. Voici les plus importants :
1 - Première condition : un autre chien dans la maison.
La vie en meute est nécessaire à l'équilibre psychologique du Saarloos, elle lui est essentielle, presque vitale. Evidemment, sa famille humaine est sa meute, mais il a vraiment besoin qu'y soit intégrée une composante canine. Au demeurant, on ne peut faire l'économie d'un deuxième chien si on pense devoir laisser seul son saarloos.
Une compagnie canine permettra de limiter les dégâts causés par la manie destructrice du chiot solitaire. Mais plus que tout, il permettra de préserver son équilibre psychologique : en effet, les crises d'angoisse générées par l'absence des maîtres sont très dommageables pour le mental du bébé (à trois mois, un chiot est encore un bébé), surtout si elles se répètent. Elles pourront alors causer des dommages irréversibles, et engager la vie sociale de l'animal (chien hyper peureux, inconstant, incapable de gérer la moindre situation nouvelle).
Le saarloos est un chien éminemment social, qui maîtrise à fond les codes de la meute et qui excelle dans les rapports hiérarchiques. Tous les chiens bien sûr, en dignes descendants du loup, possèdent cette caractéristique à des degrés différents, mais chez le saarloos elle est poussée à l'extrême. Un autre chien au sein du foyer lui permettra de s'épanouir.
2 - La deuxième condition sine qua non est bien sûr de vivre en maison avec jardin. Des saarloos vivent en appartement, et nous avons connaissance d'au moins une expérience de ce type réussie. Mais c'est l'exception qui confirme la règle. Vivre en appartement avec un saarloos, c'est se condamner à quelques mois d'enfer, qui s'achèveront par la séparation d'avec le chien. Dans la très grande majorité des cas, l'échec est assuré.
Un saarloos en appartement, c'est au moins trois mois, peut-être six, de pipis-cacas sur le tapis du salon, à l'entrée de la porte de la cuisine, ou partout où ce sera le plus pénible.
C'est aussi la destruction de tout ce qui lui tombera sous la dent à la moindre absence, au moins jusqu'à l'âge adulte. Tout y passera, de la table du salon au téléphone, de la brosse à dent au paquet de lessive.
Avec un jardin, les choses sont beaucoup plus simples, à condition qu'il soit clos.
Pour la propreté tout d'abord : même si des accidents ont lieu jusque tard, au moins les déjections qui seront faites dehors durant les heures de jeu du chien ne le seront pas sur le tapis, ce qui facilite grandement les relations homme/chien. Par ailleurs, l'apprentissage de la propreté se trouve grandement facilité s'il y a juste une porte à ouvrir pour mettre le chiot dehors au moment où il commence à s'agiter (en général, le temps de trouver la laisse, il est trop tard).
Pour les absences ensuite : il n'y a rien à détruire dans le jardin, et au pire un parc ou un chenil feront l'affaire, où il sera enfermé avec son/ses compagnons canins pour un maximum de quelques heures.
3 - Troisième condition : la connaissance de la race, même théorique (il faut bien commencer un jour), et la prise en compte de tous les inconvénients posés par l'adoption d'un saarloos. Pour ce faire, nous recommandons vivement aux futurs maîtres de nos chiots de lire une série d'articles parus dans la presse spécialisée, de fréquenter les forums consacrés aux chiens-loups sur internet, de voir les chiens en exposition et de discuter avec les maîtres, bref, de prendre un maximum d'informations sur la race partout où elles sont disponibles, pour se forger une vision globale de la race. Lors de nos différentes rencontres, nous nous assurons que tous les points, mais surtout les plus négatifs, sont bien enregistrés (forte probabilité d'une propreté tardive, instinct de chasse très fort, etc.)
4 - Bien que le quatrième point ne soit pas obligatoire, il est fortement recommandé : nous demandons au futurs acheteurs de se rapprocher d'une école du chiot, et de s'y inscrire dès l'arrivée de l'animal à la maison.
Il y a des cas ou cela n'est pas possible : dans certaines régions moins peuplées, il est parfois difficile de trouver un club canin qui propose ce service.
Ce cas de figure mis à part, nous insistons énormément pour que ces cours soit suivis, et en général avec d'excellents résultats. Les rares échec rencontrés sont liés à des méthodes éducatives à l'ancienne.
Nous nous appuyons toujours sur ces quatre points avant de placer nos chiots. Ils sont pour nous capitaux, et nous permettent de réduire considérablement les risques d'abandon futurs.
Trop nombreux encore sont les saarloos abandonnés par des maîtres dépassés par les fugues ou le côté destructeur de leur chien, par leur incapacité à se faire obéir, etc.